Le village de Biberkirch


Eau, bois de construction et de chauffage, gibiers, culture, commerce, plus vraisemblablement un ancien nom de chef « Bebera » ou/et la proximité des castors : c'est ainsi que le nom de « Biberacum » est donné à une exploitation gallo-romaine avec sa main d'œuvre et des serviteurs.
Le premier pas dans l'histoire de l'Europe franque se fait avec un « dux », chef militaire d'Alémanie, Gundwin surveillant le passage de la Sarre au profit du duc d'Alsace afin de protéger les entrées vers la Zorn, Mossig, la Bruche, les possessions ducales royales et les monastères comme Haslach. 
A sa mort, les fils de Gundwin firent donation de tous leurs biens au couvent de Wissembourg et dans l'acte écrit en vieux latin du 1er mai 699 figure le nom de leur propriété « in villa Gundoino super fluvio Biberracha ». La chrétienté y érigea son clocher originel et le nom de Biberkirch est établi dans son acte du 12 juillet 720 sous le règne du roi mérovingien Childebert.
Puis, un long silence de près huit siècles plongea la vallée dans une discrétion montrant une faible activité humaine. Il aura fallu la rencontre des Germains d'origine et des Picards sur la frontière linguistique de la bièvre et du ruisseau du Krappenthal, pour retrouver une vie commune entre les anciens de langue alémanique et les nouveaux de langue française. Il subsiste des uns et des autres des noms de famille indentifiables par leurs racines. Le passage terrible des Suédois lors de la guerre de 30 ans réveilla tragiquement l'histoire endormie du lieu et nous rappela son existence avec sa destruction en 1635.
Du coup, Louis XIV et le Duc de Lorraine se virent dans l'obligation de repeupler et de ramener des colons des deux bords, germanique et français. De 1721 à 1731, les registres paroissiaux nous donnent une idée de la population et des habitants de l'époque : étonnant équilibre entre 23 noms «picard » et 23 noms germanique, mais 41 familles sont francophones avec 6 mariages mixtes dont les épouses sont toutes de langue française. Les rapports entre les deux communautés ne furent pas toujours simples.